Bonjour Ă tous! Vous allez pouvoir dĂ©couvrir les poĂšmes de vos camarades. Je les mets en ligne petit Ă petit, au rythme des corrections qui arrivent⊠Je rappelle les deux poĂšmes entre lesquels vous avez choisi pour les deux activitĂ©s que sont lâĂ©criture et la rĂ©citation. Premier poĂšme Quinze ans », tirĂ© du recueil LâAdolescence en poĂ©sie, publiĂ© aux Ă©ditions Gallimard il nâest plus Ă©ditĂ©, quel dommage!. Jâai appris quâeffectivement, câest une adolescente qui lâa Ă©crit! Elle sâappelle Catherine. Quinze ans, dĂ©jĂ on quitte un peu lâenfance, Ou, du moins, on le croit !⊠On se prend pour quelquâun ». On aime critiquer, sâopposer Ă outrance. On veut tout dĂ©molir et crĂ©er Ă la fois. On aime furieusement, Sans nuance, sans remords, Puis tout Ă coup, on nâaime plus. On regrette de vivre et on souhaite la mort. On sombre alors dans un grand abattement. On se sent seul, incompris ; Et on a mal. On rĂȘve dâĂ©vasion, de bonheur vite gagnĂ©, DâĂźles merveilleuses oĂč lâon vit sans soucis. On ne parle Ă personne, on boude et on se plaint. Câest lâĂąge des tourments. Mais voilĂ quâun beau matin, On se rend compte enfin Que lâon ne connaĂźt rien !⊠Alors on balaie les tourments, Et, bien vite, on se prĂ©pare Ă devenir grand En abandonnant ses quinze ans⊠CATHERINE, Quinze ans », tirĂ© de Adolescence en poĂ©sie, Ăditions Gallimard Second poĂšme Il meurt lentement⊠», de la poĂ©tesse et journaliste brĂ©silienne Martha Medeiros. Allez savoir pourquoi, mais ce poĂšme a Ă©tĂ© attribuĂ© Ă tort au poĂšte chilien Pablo Neruda⊠Il meurt lentement celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas, celui qui nâĂ©coute pas de musique, celui qui ne sait pas trouver grĂące Ă ses yeux. Il meurt lentement celui qui dĂ©truit son amour-propre, celui qui ne se laisse jamais aider. Il meurt lentement celui qui devient esclave de lâhabitude refaisant tous les jours les mĂȘmes chemins, celui qui ne change jamais de repĂšre, ne se risque jamais Ă changer la couleur de ses vĂȘtements ou qui ne parle jamais Ă un inconnu. Il meurt lentement celui qui Ă©vite la passion et son tourbillon dâĂ©motions, celles qui redonnent la lumiĂšre dans les yeux et rĂ©parent les cĆurs blessĂ©s. Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap lorsquâil est malheureux au travail ou en amour, celui qui ne prend pas de risques pour rĂ©aliser ses rĂȘves, celui qui, pas une seule fois dans sa vie, nâa fui les conseils sensĂ©s. Vis maintenant ! Ne te laisse pas mourir lentement ! Ne te prive pas dâĂȘtre heureux ! Je vous cĂšde la place, Ă prĂ©sent. ââââââââââââââââââ- ââââââââââââââââââ PoĂšme de Domitille Il meurt⊠mais peut aussi revivre. Il meurt lentement Celui qui nâouvre pas son cĆur Ă une discipline inconnue, Ne reconnait pas les bienfaits mĂ©lodieux quâapporte aux cĆurs la musique ; Celui qui nâen Ă©coute pas, nâen joue pas, Celui-ci nâaura pas de but ni de passion. Il meurt lentement Celui qui nâapprend pas, Qui passe ses journĂ©es Ă se morfondre Alors que tout prĂšs de lui flotte un petit air, Entrainant et joyeux Quâil pourrait Ă©couter sâil le voulait. Celui-ci mourra bien vite sans passion. Il meurt lentement, Celui qui ne veut pas, MalgrĂ© tout ce qui lui est proposĂ©, Etudier ni le solfĂšge ni mĂȘme le chant. Celui-ci nâaura ni but ni vie heureuse. Mais il revit lentement, Celui qui aime la vie, Au point de vouloir partager ses merveilles, Celui qui joue pour son bonheur, Et pour celui des autres. Celui-ci vivra heureux, passionnĂ© par la vie. Il revit lentement, Celui qui partage sa joie en faisant rire les autres, Celui qui vit pour quelquâun, pour quelque chose, Celui pour qui la vie est seulement un jeu, Passionnant et risquĂ©, important mais beau. Celui-ci, il vivra, puis mourra dans longtemps. Profite de la vie tant quâil en est encore temps, Car bien vite ses bienfaits sâestomperont, Et bientĂŽt tout, autour de toi, ne sera que poussiĂšre. âââââââââââââââââââââ- âââââââââââââââââââââ- PoĂšme de Marie J. Treize ans, lâadolescence, Câest entre lâenfance, Et lorsque la vie commence. Un jour on se comporte comme un enfant, Un autre en adulte indĂ©pendant On se cherche, On se trouve, On sâoublie, Puis on se perd⊠Savoir ce que lâon souhaite, Changer dâavis Ă tout bout de champ. On se donne une image, Pour plaire aux autres, Ă tout prix. On sâĂ©chappeâŠou du moins on essaie⊠On oublie, tout, pendant un moment, dans une quelconque activitĂ©, Quâon ne pourra nous enlever. On se rĂ©volte contre lâautoritĂ© parentale⊠On part les doigts de pieds en Ă©ventail, On arrive les cheveux emmĂȘlĂ©s, Et les idĂ©es mal placĂ©es. Les parents, quâon considĂ©rait auparavant, Comme parfaits, Vivent Ă prĂ©sent, Sur une autre planĂšte lointaine⊠Mais proche Ă la fois. On ne sait oĂč se placer, Comment se comporter, Ni comment sâhabiller Ou encore comment penser et parler. Lâadolescence se rĂ©sume Ă cela⊠Faire des erreurs, Pour mieux repartir. Remplir notre coeur, Un dĂ©but de vie Ă bĂątir. Il faut profiter Ă fond, Il nây aura longue occasion. Celui qui ne profite pas, le regrettera. ââââââââââââââââââ- ââââââââââââââââââ- PoĂšme de Mathilde B. Il revit lentement, Celui qui Ă©crit, Celui qui rit, Et celui qui sourit Il revit lentement, Celui qui rĂȘve, Dâune trĂȘve, Avec soi-mĂȘme Il revit lentement, Celui qui dĂ©couvre la passion, Les Ă©motions⊠Celui qui prend des risques, Pour montrer son courage, Pour partir les cheveux au vent, Le souffle coupĂ©, Et pour ne pas mourir lentement. ââââââââââââââââââ- ââââââââââââââââââ PoĂšme de Juliette Il meurt lentement celui qui⊠Il meurt lentement celui qui ne sâintĂ©resse pas Ă la vie, Celui qui laisse les livres sur le cĂŽtĂ©, Celui qui ne danse pas, Celui qui ne donne ni ne reçoit dâamour, Celui qui ne sort pas de chez lui. Il revit lentement celui qui fait du sport, Celui qui court, danse, saute, Celui qui voit ses amis, Celui qui a une passion, Celui qui est douĂ© pour ce quâil aime faire. Il revit lentement celui qui fait du piano, Celui qui aime la musique, Celui qui aime lâart, Celui qui aime dessiner ou peindre, Celui qui aime les Ćuvres des gens qui partagent la mĂȘme passion. Il revivra celui qui aimera les autres, Celui que les autres aimeront, Celui qui rĂ©ussira Ă lâĂ©cole, Celui qui sera heureux. âââââââââââââââââ âââââââââââââââââ PoĂšme de Sarah Il meurt, il revivra, il vit Il meurt lentement Celui qui se renferme Qui se dit que vivre ne sert Ă rien Celui qui nâa pas de loisir ou de sport Il meurt lentement Celui qui ne profite pas de sa famille En se laissant mourir sous leurs yeux Et sans quâil ne puisse intervenir Il revivra lentement Celui qui revit des ses cendres comme le Phoenix Qui vit pas dans le passĂ© Celui qui ne se renferme pas Qui pense positivement Qui a un loisir ou un sport Il revivra lentement Celui qui a quelque en quoi il peut croire Qui ne pense pas quâĂ lui Et celui qui ne prend pas tout mal A ce moment lĂ on pourra dire , Quâil profite de la vie ! ââââââââââââââ ââââââââââââââ PoĂšme dâOcĂ©ane R. Il revit lentement, Celui qui prend le temps DâĂ©couter ses enfants Riant, jouant, pleurant. Il revit lentement, Celui qui, percevant la musique Se met Ă chanter doucement. Il revit lentement, Celui qui, en marchant Retrouve le goĂ»t du sport Et de lâeffort. Il revit lentement, Celui qui ressent les Ă©motions dâun amour perdu Avec le temps. Il revit lentement, Celui qui accepte intelligemment Les remarques et les critiques Qui pourraient changer son comportement. Et maintenant, il vit pleinement ââââââââââââââââââ âââââââââââââââââ- PoĂšme de Pierre-Emmanuel Il meurt lentement celui qui ⊠Nâouvre pas son cĆur Ă ses proches Celui qui nâĂ©coute pas de musique Ou ne fait nulle activitĂ© artistique Celui qui trouve quâaucune idĂ©e nâest bonne Ă prendre A part ses idĂ©es personnelles Celui qui nâa pas le temps dâĂȘtre heureux Et de profiter de la vie Ă plein temps Meurt lentement. Il revit lentement celui qui⊠Voyage autour du monde et dĂ©couvre la terre Celui qui verra la mer Celui qui lit des ouvrages complets Et apprend Ă chaque fin de roman Ne trouvera pas la vie ennuyeuse Celui qui accepte lâaide des autres Et prendra tout conseil comme bon Sera sage et bon. Celui qui prend le temps dâavoir une bonne vie Et a des amis Sera lui qui tout au long de sa vie revit. ââââââââââââââââââ ââââââââââââââââââ PoĂšme dâAlexis Il revit lentement celui-qui Celui-qui ouvre son cĆur A son Ăąme-soeur Sans prendre peur Peur de lâamour Il revit lentement celui qui Danse Celui qui danse face Ă la mort Celui qui danse pour la vie ou Pour lâamour Il revit lentement celui qui Joue au football Celui qui tape dans la balle JusquâĂ ce quâil ait mal Il revit lentement celui qui Rigole face Ă la douleur Rire contre la peur Rire face Ă la Mort Afin de pouvoir Revivre ââââââââââââââ ââââââââââââââ- PoĂšme dâOcĂ©ane B. Il meurt lentement Celui qui ne vit pas, Celui qui ne sort pas, Celui qui ne prend pas de risques, Celui qui nâa pas confiance en lui. Il meurt lentement Celui qui ne croit pas en lâamour, Celui qui se renferme sur lui mĂȘme. Il meurt lentement Celui qui nâĂ©coute pas de musique, Celui qui ne change pas de direction, Celui qui nâa pas de passion, Celui qui nâa pas son propre avis. Il meurt lentement Celui qui fuit les conseils des autres, Celui qui fuit ses amis, Celui qui se fuit lui mĂȘme. RĂ©agis maintenant! Prends un nouveau dĂ©part, Ne te prive pas du bonheur. ââââââââââââââââââââ ââââââââââââââââââââ PoĂšme de Marion Quinze ans, dĂ©jĂ et on moins, Lâimpression dâĂȘtre perdu, Ne nous quitte plus. On se croit invincible, Alors quâen fait on est juste sensible. On a des pensĂ©es noires, Sans jamais vraiment y croire. On a des pensĂ©es suicidaires, Quand lâon repense Ă qui lâon Ă©tait, On se rend compte que nos espoirs, NâĂ©taient que des rĂȘves inaccessibles. On voudrait ĂȘtre moins jeunes, Et avoir lâair plus vieux. On veut vivre dangereusement. Savoir oĂč sont nos limites. On voudrait comprendre qui lâon est, Sans avoir Ă attendre. On aimerait ĂȘtre libre. On se donne un style, Sans vraiment lâaimer. On voudrait ne pas ĂȘtre nous, On aimerait ĂȘtre comme toutes ses stars. Et puis vient le jour de nos seize ans, Et on quitte un peu plus lâenfance. Et puis enfin on comprend, Qui lâon est rĂ©ellement.
KessyMac Queen â de 17h Ă 18h30, parc Pablo Neruda. La Fanfare des MakabĂ©s (Ă©tudiants en mĂ©decine de la facultĂ© du Kremlin-BicĂȘtre) â de 18h30 Ă
Flamenco et hommage Ă Neruda au centre Albert Poncet. PrĂšs de 200 personnes Ă©taient prĂ©sentes au centre municipal Albert-Poncet pour un spectacle placĂ© sous le double signe de l'Espagne, avec le flamenco, et de l'AmĂ©rique latine, avec le poĂšte chilien Pablo Neruda. Selon Lucien Coubaillon, adjoint dĂ©lĂ©guĂ© Ă la culture, il s'agissait de clĂŽturer une saison consacrĂ©e en grande partie au Chili et de faite dĂ©couvrir au public un aspect de la culture ibĂ©rique souvent mĂ©connu, la danse flamenca. Deux composantes ayant pour point commun de tĂ©moigner des valeurs de ce qu'on peut appeler l'hispanitĂ©. Richesse Pendant un peu plus d'une heure, au fil d'un programme alternant les danses interprĂ©tĂ©es par le groupe nĂ©risien Delunares et les textes de Pablo Neruda, dits par Jean-Michel Deshuis, le public a pu se familiariser avec les valeurs d'une culture qui dĂ©passe les images d'Epinal un peu rebattues des espagnolades Ă base de castagnettes et de robes Ă volants. Françoise, Chantal, Camille, Marjolaine et Martine les cinq danseuses dirigĂ©es par CĂ©line Ferranti ont, lors des sĂ©quences consacrĂ©es aux diffĂ©rentes facettes du flamenco, montrĂ© toute la richesse de cette musique et de la danse qui l'accompagne. On y retrouve l'influence des trois cultures arabo-musulmane, juive et chrĂ©tienne qui ont cohabitĂ© en Andalousie. Autrefois, mode d'expression musical des dĂ©shĂ©ritĂ©s, le flamenco, diffusĂ© par les gitans, peut accompagner les tĂąches de la vie quotidienne, comme l'ont montrĂ© certaines scĂšnes de femmes en robes de paysannes travaillant puis dansant dans 3 cortinas de humo ». Il peut aussi donner naissance Ă des tableaux d'une grande beautĂ© plastique, comme cette chorĂ©graphie sur Siguiriya » oĂč des voiles jouant dans la lumiĂšre et la fumĂ©e amplifient et magnifient les attitudes des danseuses. Bien entendu, le classique Vestido de lunares », la robe Ă pois traditionnelle, est aussi lĂ pour une version plus classique du flamenco. Quant Ă Jean-Michel Deshuis, sa belle voix de baryton basse a su rendre la profondeur et la sensibilitĂ© des textes de Pablo Neruda. PoĂšmes d'amour Tu es comme la nuit, silencieuse et constellĂ©e », poĂšmes de douleur dĂ©diĂ©s Ă son pays opprimĂ©, Dans ma patrie, on emprisonne les mineurs et le soldat commande au juge » toujours vibrants de force et d'Ă©motion contenue. Il a su y joindre un double hommage au poĂšte disparu. Avec Utile », une chanson d'Etienne Roda-Gil, A quoi sert une chanson si elle est dĂ©sarmĂ©e, me disaient les chiliens, bras ouverts, poings serrĂ©s ? », et la Complainte de Neruda », composĂ©e par Jean Ferrat. CĂ©line Ferranti avait tenu Ă accompagner le PoĂšme 15 » de sa traduction en langage des signes, rĂ©alisĂ©e par Fabienne Jaquy, chorĂ©graphie envoĂ»tante dans laquelle les mots deviennent gestes et presque danse. Le spectacle s'est terminĂ© par un final accompagnĂ© d'orgue de barbarie qui a Ă©tĂ© longuement applaudi. NoĂ«l Champomier
Nese risque jamais Ă changer la couleur. De ses vĂȘtements « Vous pouvez lire le poĂšme entier si cet extrait vous a plu. Vous pouvez aussi ne pas mourir lentement et casser vos habitudes direction le pays de Pablo Neruda : le Chili. 2.Viajar, Gabriel Garcia Marquez. Lâextrait « Voyager, câest partir de chez soi. câest quitter ses amis
PABLO NERUDA LORSQUâIL SE DĂSISTE EN FAVEUR DE LA CANDIDATURE PRĂSIDENTIELLE DE SON CAMARADE ET AMI SALVADOR ALLENDE, 1970. Mon peuple a Ă©tĂ© le peuple le plus trahi de notre temps. Du fond des dĂ©serts du salpĂȘtre, des mines du charbon creusĂ©es sous la mer, des hauteurs terribles oĂč gĂźt le cuivre quâextraient en un labeur inhumain les mains de mon peuple, avait surgi un mouvement libĂ©rateur, grandiose et noble. Ce mouvement avait portĂ© Ă la prĂ©sidence du Chili un homme appelĂ© Salvador Allende, pour quâil rĂ©alise des rĂ©formes, prenne des mesures de justice urgentes et arrache nos richesses nationales des griffes Ă©trangĂšres. Partout oĂč je suis allĂ©, dans les pays les plus lointains, les peuples admiraient Allende et vantaient lâextraordinaire pluralisme de notre gouvernement. Jamais, au siĂšge des Nations unies Ă New York, on nâavait entendu une ovation comparable Ă celle que firent au prĂ©sident du Chili les dĂ©lĂ©guĂ©s du monde entier. Dans ce pays, dans son pays, on Ă©tait en train de construire, au milieu de difficultĂ©s immenses, une sociĂ©tĂ© vraiment Ă©quitable, Ă©levĂ©e sur la base de notre indĂ©pendance, de notre fiertĂ© nationale, de lâhĂ©roĂŻsme des meilleurs dâentre nous. De notre cĂŽtĂ©, du cĂŽtĂ© de la rĂ©volution chilienne, se trouvaient la constitution et la loi, la dĂ©mocratie et lâespoir. De lâautre cĂŽtĂ© il ne manquait rien. Ils avaient des arlequins et des polichinelles, des clowns Ă foison, des terroristes tueurs et geĂŽliers, des frocs sans conscience et des militaires avilis. Tous tournaient dans le carroussel du mĂ©pris. Main dans la main sâavançaient le fasciste Jarpa et ses neveux de Patrie et LibertĂ©, prĂȘts Ă casser les reins et le coeur Ă tout ce qui existe, pourvu quâon rĂ©cupĂšre lâĂ©norme hacienda appelĂ©e Chili. A leur CĂŽtĂ©, pour Ă©gayer la farandole, Ă©voluait un grand banquier danseur, Ă©claboussĂ© de sang. Gonzalez Videla, le roi de la rumba, lequel, rumba par-ci, rumba par-lĂ , avait depuis belle lurette livrĂ© son parti aux ennemis du peuple. Maintenant câĂ©tait Frei qui livrait le sien aux mĂȘmes ennemis, et qui dansait au son de leur orchestre, avec lâex-colonel Viaux, son complice Ăšs forfaiture. Ils Ă©taient tous tĂštes dâaffiche dans cette comĂ©die. Ils avaient prĂ©parĂ© le nĂ©cessaire pour tout accaparer, les miguelitos, les massues et les balles, ces balles qui hier encore avaient blessĂ© notre peuple Ă mort Ă Iquique, Ranquil, Salvador, Puerto-Montt, JosĂ© Maria Caro, Frutillar, Puente Alto et autres nombreux endroits. Les assassins dâHernan Mery dansaient avec ceux qui auraient dĂ» dĂ©fendre sa mĂ©moire. Ils dansaient avec naturel, avec leurs airs de bondieusards. Ils se sentaient offensĂ©s quâon leur reproche ces petits dĂ©tails». Le Chili a une longue histoire civile qui compte peu de rĂ©volutions et beaucoup de gouvernements stables, conservateurs et mĂ©diocres. De nombreux prĂ©sidaillons et deux grands prĂ©sidents Balmaceda et Allende. Curieusement, lâun et lâautre sortent du mĂȘme milieu la bourgeoisie riche, qui se fait appeler chez nous aristocratie». Hommes de principes, obstinĂ©s Ă rendre grand un pays amoindri par une oligarchie mĂ©diocre, ils eurent la mĂȘme fin tragique. Balmaceda fut contraint au suicide parce quâil refusait de livrer aux compagnies Ă©trangĂšres nos riches gisements de salpĂȘtre. Allende fut assassinĂ© pour avoir nationalisĂ© lâautre richesse du sous-sol chilien le cuivre. Dans les deux cas, les militaires pratiquĂšrent la curĂ©e. Les compagnies anglaises sous Balmaceda, les trusts nord-amĂ©ricains sous Allende, fomentĂšrent et soulĂšvements dâĂ©tat-major. Dans les deux cas, les domiciles des prĂ©sidents furent mis Ă sac sur lâordre de nos distinguĂ©s aristocrates». Les salons de Balmaceda furent dĂ©truits Ă coups de hache. La maison dâAllende, avec le progrĂšs, fut bombardĂ©e par nos hĂ©roĂŻques aviateurs. Pourtant, les deux hommes se ressemblent peu. Balmaceda fut un orateur fascinant. Il avait une nature impĂ©rieuse qui le rapprochait chaque jour davantage du pouvoir personnel. Il Ă©tait sĂ»r de la noblesse de ses intentions. Les ennemis lâentouraient Ă chaque instant. Sa supĂ©rioritĂ© sur son entourage Ă©tait si grande, et si grande sa solitude, quâil finit par se replier sur lui-mĂȘme. Le peuple qui aurait dĂ» lâaider nâexistait pas en tant que force, câest-Ă -dire nâĂ©tait pas organisĂ©. Ce prĂ©sident Ă©tait condamnĂ© Ă agir comme un illuminĂ©, comme un rĂȘveur son rĂȘve de grandeur resta Ă lâĂ©tat de rĂȘve. AprĂšs son assassinat, les trafiquants Ă©trangers et les parlementaires du cru sâemparĂšrent du salpĂȘtre , les Ă©trangers, en concessions; les reprĂ©sentants du cru, en pots-de-vin. Les trente deniers perçus, tout rentra dans lâordre. Le sang de quelques milliers dâhommes du peuple sĂ©cha vite sur les champs de bataille. Les ouvriers les plus exploitĂ©s du monde, ceux des zones du nord du Chili, ne cessĂšrent plus de produire dâimmenses quantitĂ©s de livres sterling pour la City de Londres. Allende ne fut jamais un grand orateur. Gouvernant, il ne prenait aucune dĂ©cision sans consultations prĂ©alables. Il Ă©tait lâincarnation de lâanti-dictateur, du dĂ©mocrate respectueux des principes dans leur moindre dĂ©tail. Le pays quâil dirigeait nâĂ©tait plus ce peuple novice de Balmaceda, mais une classe ouvriĂšre puissante et bien informĂ©e. Allende Ă©tait un prĂ©sident collectif; un homme qui, bien que nâĂ©tant pas issu des classes populaires, Ă©tait un produit de leurs luttes contre la stagnation et la corruption des exploiteurs. Câest pourquoi lâoeuvre rĂ©alisĂ©e par Allende dans un temps si court est supĂ©rieure Ă celle de Balmaceda ; mieux, câest la plus importante dans lâhistoire du Chili. La nationalisation du cuivre fut une entreprise titanique. Sans compter la destruction des monopoles, la rĂ©forme agraire et beaucoup dâautres objectifs menĂ©s Ă terme sous son gouvernement dâinspiration collective. Les oeuvres et les actes dâAllende, dâune valeur nationale inapprĂ©ciable, exaspĂ©rĂšrent les ennemis de notre libĂ©ration. Le symbolisme tragique de cette crise se manifeste dans le bombardement du palais du gouvernement; on nâa pas oubliĂ© la Blitzkrieg de lâaviation nazie contre des villes Ă©trangĂšres sans dĂ©fense, espagnoles, anglaises, russes; le mĂȘme crime se reproduisait au Chili; des pilotes chiliens attaquaient en piquĂ© le palais qui durant deux siĂšcles avait Ă©tĂ© le centre de la vie civile du pays. Lâoccasion Ă©tait belle et il fallait en profiter. Il fallait mitrailler lâhomme qui ne renoncerait pas Ăą son devoir. Ce corps fut enterrĂ© secrĂštement dans un endroit quelconque. Ce cadavre qui partit vers sa tombe accompagnĂ© par une femme seule et qui portait toute la douleur du monde, cette glorieuse figure dĂ©funte sâen allait criblĂ©e, dĂ©chiquetĂ©e par les balles des mitrailleuses. Une nouvelle fois, les soldats du Chili avaient trahi leur patrie. Patrie douce et dure, Jâavoue que jâai vĂ©cu, Pages 513-517 Editions Gallimard, 1975, Traduction de Claude Couffon PubliĂ© par Araucaria Ă 2038 Envoyer par e-mailBlogThis!Partager sur TwitterPartager sur FacebookPartager sur Pinterest
RĂ©sumĂ© 1948. La Guerre Froide sâest propagĂ©e jusquâau Chili. Au CongrĂšs, le sĂ©nateur Pablo Neruda critique ouvertement le gouvernement. Le prĂ©sident Videla demande alors sa destitution et confie au redoutable inspecteur Ăscar Peluchonneau le soin de procĂ©der Ă lâarrestation du poĂšte. Neruda et son Ă©pouse, la peintre Delia del
Le collĂšge ouvre ses portes le 9 fĂ©vrier 1976 sous le nom du CollĂšge dâEnseignement Secondaire de La Morinerie » aprĂšs de longs mois de dĂ©bats et travaux. Les prĂ©fĂ©rences des Ă©lus de Saint-Pierre-des-Corps et de leurs administrĂ©s vont plus Ă une rĂ©novation du CollĂšge dâEnseignement GĂ©nĂ©ral Stalingrad quâĂ la construction dâun Ă©tablissement aux limites Est de la commune. Les Ă©diles municipaux considĂšrent, en effet, que cette crĂ©ation est coĂ»teuse en infrastructures, lâemplacement Ă proximitĂ© de la Loire et dâentreprises pĂ©troliĂšres et gaziĂšres peu judicieux et une rĂ©ponse aux besoins de la population corpopĂ©trussienne insuffisante. Câest en ce sens que le maire, lors de lâinauguration officielle du collĂšge Pablo-Neruda » le 22 janvier 1977, annonce la nĂ©cessitĂ© dâun troisiĂšme Ă©tablissement sur la commune. Une mosaĂŻque gĂ©ante de 60 m2 dĂ©core le fronton du collĂšge. Cette Ćuvre artistique est le fruit de lâimagination de lâartiste chargĂ© dâexprimer un vers de Pablo Neruda, le cĂ©lĂšbre poĂšte chilien mort quelques jours aprĂšs le coup dâĂ©tat du 11 septembre 1973 Et tous tournaient leurs yeux vers la lumiĂšre ». Le collĂšge se trouve sis rue du 23 fĂ©vrier 1950 » en hommage Ă une militante du parti communiste qui, ce jour-lĂ , occupe les voies de chemins de fer pour empĂȘcher un train transportant du matĂ©riel militaire de partir et, ainsi, protester contre la guerre dâIndochine.
Cest GaĂ«l Garcia Bernal, hilarant dans sa quĂȘte dĂ©sespĂ©rĂ©e dâarrĂȘter le mythe irrattrapable. NERUDA - Bande-annonce VOST - Un film de Pablo Larrain. Watch on. Neruda. RĂ©alisĂ© par Pablo LarraĂn. Avec Luis Gnecco, Gael GarcĂa Bernal, Mercedes MorĂĄn. Date de sortie : 4 janvier 2017 (1h48).
Ecrit par Michel Santo le 21 fĂ©vrier 2017. PubliĂ© dans Accueil, ActualitĂ©s, Chroniques narbonnaises, Culture, poĂ©sie Il est montĂ© dans la voiture du train qui, samedi dernier, me menait Ă Montpellier, puis sâest assis dans le fauteuil qui me faisait face, sans le moindre petit mot, ni sourire, de courtoisie. Rien ! Transparent, je nâexistais pas⊠Ou alors comme une chose » collĂ©e Ă son siĂšge. Raide et froid, son sac Ă dos posĂ© bien Ă plat sur ses genoux, pendant que sa main fouillait dans son bagage, jâobservais son visage dur et tannĂ©, aux formes parfaitement sculptĂ©es sous un large front dĂ©garni. Ses yeux, sombres, semblaient fixer je ne sais quelle image enfouie sous son crĂąne. Dâun bloc, sec et robuste, il me faisait lâeffet dâhabiter ce mince espace dâhumanitĂ© en passager clandestin. HermĂ©tiquement clos ! Puis vint ce geste de la main pour installer entre nous, comme une clĂŽture, un livre de poĂšmes⊠de Pablo Neruda Vaguedivague » ! Pablo Neruda et sa poĂ©sie tournĂ©e vers le monde et lâamour ; et cet homme, le lisant, lĂšvres serrĂ©es, dans son orgueilleuse solitude. Et ce souvenir aussi, examinant ce visage, de scĂšnes lues je ne sais plus quand, ni oĂč, du grand poĂšte chilien racontant ses lectures publiques dans des salles ferventes de beautĂ© et dâespoir qui, lentement, remontait Ă ma mĂ©moire pendant que mon voyageur, impassible, tournait mĂ©caniquement des pages de lumiĂšres⊠Il est descendu en gare de SĂšte, sous un beau ciel bleu, sans le moindre petit mot, ni sourire, de courtoisie. Rien ! Pour quel autre voyage, et avec qui ?⊠Transparent, je nâexistais toujours pas⊠Mots-clefs Pablo Neruda, SĂšte, Vaguedivague RĂ©trolien depuis votre site. Articles rĂ©cents
Lefilm devient vaste et vibrant comme le Chant gĂ©nĂ©ral, que Pablo Neruda est alors en train dâĂ©crire. A la poursuite de lâartiste, Oscar Peluchonneau , raide comme la mort, dâune sinistre drĂŽlerie, que Gael GarcĂa Bernal rend Ă la fois pathĂ©tique et inquiĂ©tant , commente en voix off lâĂ©trange jeu de cache-cache â des
RĂ©servation avec36SituĂ© Ă 2 km de la pittoresque ville historique du Mans, Ă 6 km de la sortie n° 23 de l'autoroute A28, le Campanile Le Mans Centre Est se trouve Ă©galement Ă 5,5 km du circuit du Mans. Cet Ă©tablissement dispose d'un bar, d'une terrasse ainsi que d'un restaurant proposant des repas sous forme de buffet. Les chambres sont dotĂ©es d'une tĂ©lĂ©vision, d'un plateau/bouilloire et d'une salle de bains privative. Lors de votre sĂ©jour, vous pourrez visiter la cathĂ©drale Saint-Julien, dĂ©diĂ©e Ă Saint-Julien du Mans, le premier Ă©vĂȘque de la ville. Vous aurez aussi la possibilitĂ© de dĂ©couvrir les vestiges d'une enceinte romaine dans la vieille ville ainsi que des thermes romains au bord de la riviĂšre. Tous les matins, le Campanile Le Mans Centre Est sert un petit-dĂ©jeuner buffet moyennant des frais supplĂ©mentaires. Cet hĂŽtel possĂšde Ă©galement des salles de rĂ©union et des installations pour les personnes Ă mobilitĂ© 24h/24ParkingAnimaux acceptĂ©sTerrasseAccĂšs handicapĂ©
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le train de la vie pablo neruda